umanofish
Dès 2003, j’ai eu envie d’une sorte de bande dessinée mais en photo. J’avais besoin de faire évoluer le poisson, de le faire sortir du cadre strict des maquettes et surtout de lui donner la parole !
Umanofish naît en 2007 de ma rencontre avec Yanik Béchet. Il crée le nom, le logo Umanofish et une série de personnages en noir & blanc représentant mes poissons, mais je ne savais pas encore comment concrétiser ce projet.
Un peu plus tard, je crée une petite ville nommée Carp City, dans laquelle se déroulent quelques histoires de la vie quotidienne autour d’une dizaine de personnages. Je reprends le poisson comme acteur principal mais cette fois, il prend enfin la parole. Plus je travaillais, plus ce que je souhaitais faire avec Umanofish devenait clair et concret. Je montre alors à Yanik ces premiers essais, nous décidons de travailler ensemble sur ce projet et de développer des planches graphiques traitant de la protection des océans. Le but est de donner une voix aux poissons pour interpeller nos contemporains à travers un média plus grand public que la photographie. Effectivement, qui, mieux qu’un poisson, peut nous parler des dégâts humains sur l’océan ?
On m’a parfois reproché d’être cruelle dans ma façon de travailler avec le poisson. Que mes mises en scène avec des têtes de poissons morts étaient choquantes. Mais pour moi, ce qui est choquant, c’est de voir des millions de tonnes de poissons (40% de la pêche totale) rejetés à la mer, morts ou blessés. Ce qui est choquant c’est le chalutage en eaux profondes. Ce qui est choquant, c’est l’utilisation de chocs électriques pour tuer ou étourdir le poisson, c’est l’utilisation d’explosifs dont l’usage s’intensifie. Ce qui est choquant et cruel pour moi, c’est de faire l’autruche face à toutes ces horreurs inhumaines et cependant perpétrées par des humains. Devant ces urgences, dont nous sommes pleinement responsables, pouvons nous vraiment rester insensibles ?
En tant que photographe, même si certaines de mes images dénoncent déjà cette folie humaine, umanofish me permet de communiquer différemment et de toucher un autre public, qui, je l’espère sera sensible à nos messages.
Chaque planche est éditée en 30 exemplaires toutes tailles confondues, signée, numérotée et certifiée par un timbre à sec. Imprimée au laboratoire Mimesis à Paris, sur papier Hahnemuehle, Photo Rag® Ultra Smooth 305 g/m2 100% coton blanc. Tirage et prix sur demande.